dimanche, décembre 07, 2008

Relancer la consommation? Oui, mais…

Les critiques du plan de relance s'accumulent malgré des sondages plutôt favorables (61% des Français feraient d'après Opinion Way et le Figaro confiance à ce plan, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, la confiance ne pouvant être en la situation qu'une bonne chose, mais laisse tout de même rêveur : croit-on vraiment que 61% des Français connaissent son contenu?).

Ces critiques sont de trois types :
- le plan de relance n'est que faux-semblant : les dépenses nouvelles annoncées sont faibles (4 milliards d'€ dit F.Bayrou) et de toutes manières pas à la hauteur de l'enjeu,
- les mesures que prévoit ce plan ne prendront effet, au mieux, que dans plusieurs mois et arriveront trop tard pour corriger la situation,
- manquent à ce plan des mesures de relance de la consommation.

Cette dernière critique vient surtout de la gauche. Elle n'est pas complètement fausse : la croissance de notre économie étant pour l'essentiel tirée par la consommation, soutenir celle-ci parait de bon sens. Encore faut-il imaginer des mesures efficaces, ce qui veut dire bousculer les deux obstacles qui s'opposent aujourd'hui à toute relance de la consommation :
- l'inquiétude des ménages qui craignent pour leur emploi et préfèrent épargner plutôt que de dépenser,
- la prudence des banques qui malgré les baisses successives des taux d'intérêt ne sont pas disposées à accorder facilement des crédits.

Dit autrement : comment vendre des voitures (des logements…) quand les automobilistes ne veulent pas insulter l'avenir et les banques leur prêter de l'argent? Peut-être faudrait-il que l'Etat se substitue aux clients individuels, aux petits propriétaires que nous sommes tous (propriétaires de nos voitures, logements…), qu'il achète des voitures, logements… et les mettent à notre disposition moyennant des coûts qui éviteraient les deux inconvénients cités plus haut. Une des pistes pourrait être de s'inspirer de velib ou de Google qui, l'un et l'autre, dans des domaines très différents, transforment le client en usager, le propriétaire (d'une bicyclette, d'un logiciel) en utilisateur.

Cette solution n'est pas sans précédent. Dans les années trente, le gouvernement américain a relancé la consommation d'électricité en demandant à des organismes publics d'acheter des matériels électriques et de les mettre à la disposition de consommateurs qui ne voulaient plus financer ces achats.

Cette expérience a favorisé ultérieurement le développement du crédit à la consommation de masse. Dans ce cas, il faudrait sans doute que ces expériences soient orientées vers la recherche de modèles économiques alternatifs.

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