dimanche, juin 07, 2009

Fraîcheur franco-américaine

Etait-ce le climat normand? Il était hier difficile de ne pas saisir sur le vif, lors des discours de commémoration du débarquement, l'extrême fraîcheur des relations entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama, mais également la manière dont celui-ci dominait trois de ses alliés les plus proches tant de la taille que dans ses attitudes. C'était Nicolas Sarkozy qui recevait, c'était Obama qui commandait (je pense, notamment, à cette petite scène où, à la fin de la cérémonie, il se lève le premier et incite par son seul geste, les quatre autres à faire de même). Ajouterais-je, détail insignifiant, que c'était Michelle la plus belle (Carla Bruni d'ordinaire si séduisante et lumineuse était hier comme éteinte, vieillie, presque laide de profil)?

Cette fraîcheur a probablement une histoire (les bonnes relations de Nicolas Sarkozy et de l'équipe Bush y ont probablement contribué) et une justification géo-politique (Obama juge certainement plus importants et intéressants les dossiers afghans ou moyen-orientaux que les dossiers européens), mais il y a plus. Il y a derrière cette fraîcheur quelque chose de l'ordre de la jalousie (de la part de Nicoals Sarkozy : il a voulu réformer, c'est Obama qui est en passe de transformer le monde), du snobisme (de la part d'Obama, tellement plus "distingué" que notre Président dont la démarche me rappelle toujours celle d'Aldo Maccione cherchant à séduire des filles sur une plage), mais aussi, et c'est plus sérieux et plus inquiétant, de l'incompréhension : Obama paraît éprouver quelques difficultés à comprendre la culture laïque européenne. Sa petite phrase sur le voile au Caire est caractéristique. Fallait-il pour réchauffer les relations avec les musulmans s'ingérer, même si ce fut délicatement, dans les affaires françaises? Ce n'est pas que cette loi sur le voile soit la panacée, loin s'en faut et je l'ai en son temps critiquée, mais elle illustre notre volonté commune de construire une société qui renvoie les religions dans la sphère privée. C'est au moins un modèle que l'on pourrait proposer aux sociétés du Moyen-Orient tentées par la théocratie.

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