dimanche, janvier 20, 2013

Jamais on n'est parti en guerre avec aussi peu de fleurs au fusil…

Si personne ou presque, ce qui est exceptionnel, n'a critiqué l'intervention française au Mali, on ne peut pas dire que la France soit partie la fleur au fusil. Rarement opération militaire aura été accompagnée d'autant d'avertissements quant à ses risques. Dès les premiers jours, les commentateurs, un peu partout dans le monde, se sont inquiétés des risques d'enlisement mais aussi, ce qui est plus nouveau et un effet du Rwanda, des risques de génocide, de massacres de touaregs commis non par l'armée française mais par ses alliés maliens (c'est l'un des motifs avancés pour expliquer les réserves des Européens). Tout se passe comme s'il y avait plusieurs fronts :

  • un front djihadiste,
  • un front africain. Tout le monde serait enchanté que les Africains prennent leurs responsabilités sur le plan militaire, mais est-ce envisageables alors que cette guerre promet de raviver les conflits ethniques?
  • un front intérieur : comment éviter que le djihad ne se transporte chez nous et ne prospère sur les difficultés que rencontrent les jeunes issus de familles sub-sahariennes?

Cette conscience aigüe des risques devrait inciter militaires et politiques à travailler très vite sur les buts de cette guerre. Maintenant que la marche en avant des colonnes djihadistes est interrompue, que faut-il faire? S'agit-il d'éradiquer les mouvements djihadistes ou, de manière plus modeste, et peut-être plus réaliste, de sécuriser le sud Mali et de cantonner djihadistes dans un bout de désert? de réorganiser un Etat malien qui préserve les intérêts des Touaregs (un des mouvements indépendantiste serait prêt à négocier une forme d'autonomie)? Mais jusqu'où aller sans céder au néo-colonialisme? François Hollande puisque c'est lui qui est en première ligne va devoir faire preuve de beaucoup de finesse pour se sortir de cette affaire.

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